Il existe à l'heure actuelle différents types d'anesthésie pour effectuer une césarienne. Le plus souvent il s'agira d'anesthésies loco-régionales telles que la rachi-anesthésie ou la péridurale, mais certaines césariennes se déroulent sous anesthésie générale.
La répartition en pourcentage des différents types d'anesthésie n'est pas connue avec précision. Parmi les informations disponibles, les pourcentages donnés par différentes sources varient fortement :
Type de césarienne : Type d'anesthésie : |
Césarienne en urgence réalisée avant travail 4356 accouchements |
Césarienne en urgence réalisée pendant travail 14313 accouchements |
Césarienne programmée réalisée avant travail 11918 accouchements |
Césarienne programmée réalisée pendant travail 1288 accouchements |
---|---|---|---|---|
Générale d'emblée | 17,32 % | 4,22 % | 4 % | 5,25 % |
Rachianesthésie | 63,72 % | 19,56 % | 79,14 % | 57,91 % |
Péridurale | 10,7 % | 69,83 % | 7,75 % | 27,95 % |
Rachi et péri combinées | 6,44 % | 2,49 % | 7,64 % | 5,83 % |
Générale après rachi | 0,66 % | 0,69 % | 0,71 % | 0,93 % |
Générale après péri | 0,33 % | 2,36 % | 0,12 % | 1,01 % |
Autres | 0,82 % | 0,85 % | 0,63 % | 1,12 % |
Ces chiffres permettent de formuler les remarques suivantes :
Il faut noter qu'il n'existe pas "une" anesthésie péridurale ou "une" rachi-anesthésie : suivant les produits utilisés, leur dosage, votre propre physiologie, les effets peuvent différer.
On entend souvent le terme d'anesthésie loco-régionale, mais il est plus juste de parler d'analgésie loco-régionale : il s'agit de supprimer la douleur, et non d'endormir.
© Association Césarine
La rachi-anesthésie fait effet rapidement.
La rachi-anesthésie consiste à injecter dans la colonne vertébrale, à l'intérieur de la dure-mère (enveloppe du système nerveux central), une dose unique de produit anesthésiant. On parle d'injection intrathécale. Une fois l'injection réalisée, aucun cathéter ne reste en place, il s'agit donc d'une anesthésie à durée limitée :environ 2 heures dans le cas d'anesthésiques locaux, plus longtemps si on y ajoute des dérivés morphiniques. Cette durée est toutefois suffisante puisqu'une césarienne prend moins d'une heure.
Une rachi-anesthésie peut être posée très rapidement, en 2 à 3 minutes, et avoir une action quasi immédiate des produits injectés ; mais si l'anesthésiste rencontre un problème (dos "difficile" ou simplement pas de chance) et doit s'y reprendre à plusieurs fois, une quinzaine de minutes peuvent être nécessaires.
La péridurale consiste à injecter dans la colonne vertébrale, mais à l'extérieur de la dure-mère, une dose de produit anesthésiant qui va agir sur les nerfs présents dans cet espace. Un cathéter reste en place, afin de pouvoir remettre des doses de produit, lorsque l'effet de celui-ci disparaît après environ 2 heures. La pose est un peu plus longue que pour la rachi-anesthésie car il faut mettre en place le cathéter. L'effet de l'anesthésiant se fait sentir après environ 15 minutes. La pose en elle-même, comme pour la rachi-anesthésie, peut être très rapide ou nécessiter quelques essais.
Cette technique émergente consiste à effectuer dans le même temps une rachi-anesthésie plus la pose d'un cathéter de péridurale. Cette technique permet de combiner la rapidité d'action de la rachi-anesthésie, avec la possibilité d'une anesthésie à long terme de la péridurale. Elle permet, par exemple, des réinjections de doses de produit après l'opération, pour continuer l'analgésie de cette zone.[7]
Il existe différents types de produits anesthésiants [8] [9].
Les désagréments de l'anesthésie
Au moment où l'on vous injecte le produit anesthésiant, pendant l'opération ou en salle de réveil, il est possible que vous ayiez des nausées, des vomissements ou que vous vous mettiez à trembler comme une feuille, sans pouvoir vous contrôler. Cet effet, qui peut vous inquiéter lorsque cela vous arrive, est une conséquence des produits utilisés dans l'anesthésie et passera tout seul assez rapidement. Parlez-en aux médecins présents, qui sauront vous rassurer. Des études [10] sont menées sur les effets des anesthésiants.
Les risques d'une anesthésie loco-régionale sont globalement plus faibles que ceux d'une anesthésie générale. Cependant il peut se produire les cas suivants :
Pour plus d'informations sur les risques de l'anesthésie loco-régionale, voir Complications de l'anesthésie péridurale en obstétrique (SFAR) [12].
Ce type d'anesthésie est nettement moins risqué qu'une anesthésie générale. Les suites sont plus faciles. De plus, une anesthésie loco-régionale vous permet d'être consciente au moment de la naissance.
L'anesthésie générale consiste à vous plonger dans un état d'inconscience complet. Cette anesthésie est pratiquée le plus tard possible afin d'éviter l'exposition de votre bébé aux produits anesthésiants.
Entre autres actions, il faut : poser une perfusion, assurer une ventilation d'oxygène, injecter un narcotique plus un dérivé de curare, vous intuber (car vous ne pouvez plus respirer suite à l'administration de ce dernier), extraire votre bébé, puis retirer l'intubation lorsque les effets du curare disparaissent.
Cette anesthésie est très rapide à mettre en place puisqu'il s'agit d'une simple injection intraveineuse.
Voir ce site pour un exemple de description du mode opératoire de l'anesthésie générale dans le cas d'une césarienne.
Les risques d'une AG sont principalement :
On peut noter qu'une anesthésie générale est considérée comme plus risquée chez une femme enceinte que chez une femme non enceinte : les modifications physiologiques dues à la grossesse augmentent le risque d'inhalation gastrique car l'estomac d'une femme enceinte n'est jamais totalement vide, et l'intubation est plus difficile car les muqueuses sont plus fragiles.
Ils sont principalement médicaux et liés à l'urgence : on obtient rapidement, avec des risques maîtrisés, un endormissement.
En cas de contre-indication à une anesthésie loco-régionale (péridurale / rachi), la césarienne devra se dérouler sous anesthésie générale.
Les contre-indications classiques sont :
Si vous ne présentez aucune de ces contre-indications, vous bénéficierez probablement d'une rachi-anesthésie pour l'opération elle-même, qui est à l'heure actuelle le mode d'anesthésie préféré par les médecins.
Si vous ne présentez aucune des contre-indications, le degré de rapidité auquel doit être effectuée la césarienne sera le critère décisif. De manière générale :
Pour plus d'informations, voir Anesthésie pour césarienne en urgence (SFAR) [13];
Voir aussi...
Le site du CRAT et notamment la page Douleur et Allaitement. Votre médecin y trouvera une aide pour vous prescrire un traitement anti-douleur compatible avec l'allaitement.
La page de ce site consacrée à l'allaitement.
La morphine en péridurale semble être une bonne stratégie de traitement de la douleur post-opératoire, malgré les effets secondaires (prurit). Elle peut être utilisée si on vous a fait une césarienne sous PRC ou sous péridurale.
Autre possibilité : certains mélanges de produits utilisés en rachi-anesthésie semblent avoir des effets à longue durée : « La morphine peut assurer plus de 12 heures d'analgésie après une injection intrathécale unique" »[14].
Le paracetamol est couramment prescrit, soit en comprimés, soit directement dans votre perfusion si celle-ci est encore en place. D'autres anti-douleurs, de type ibuprofène, peuvent vous être proposés mais en cas d'allaitement il peut y avoir des contre-indications.
Dans les cas de douleur aigüe, la morphine peut être injectée en intra-veineuse.
Certaines mères font état de leur expérience de mémorisation peropératoire[15] [16] qui est le fait pour un patient d'être conscient alors qu'il est censé être anesthésié. Les patients qui souffrent de ce phénomène peuvent sentir pleinement la douleur ou la pression de la chirurgie, entendre les conversations ou avoir le sentiment de ne pas être capables de respirer. Cet événement peut induire un stress post-traumatique.
Ainsi, un patient peut décrire des évènements (par exemple, retranscrire les conversations de l’équipe médicale alors que la mère est endormie sous anesthésie générale) ou des sensations survenues (douleurs) pendant qu’elle était supposée inconscienet ou ne rien sentir.
Il s'agit d'un évènement rare qui peut toucher de façon variable moins de 1% des patients. Elle est le plus souvent associée à un réveil peropératoire. Ce phénomène est associé à une résistance physiologique aux agents anesthésiques et à une profondeur de l'anesthésie insuffisante.
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