Alix : naissance de son fils

J'ai eu une césarienne non programmée en novembre dernier pour mon fils. Grossesse de rêve, bébé bien placé et en bonne santé.

A minuit à 2 semaines du terme, c'est le début des contractions sérieuses, je pars à la maternité à 6H du matin. Je suis seule, pas d'accouchements cette nuit-là, la maternité dort. La SF d'accueil me garde deux heures sous observation, le col se dilate de 1 à 2.

Le travail a bien commencé, on m'emmène donc en salle de travail, je demande la péridurale qui m'est posée à 9H en même temps que l'ocytocine destinée à accélérer les contractions. Je suis sur un nuage, dans un coton, je ne souffre plus, bébé approche, puis tout va très vite, de plus en plus de monde dans cette salle, les yeux vissés sur le monitoring, je ne sais pas ce qu'ils regardent, le mien ou celui du bébé... On ne me dit rien, mais il y a vraiment de plus en plus d'agitation.

Puis arrive la chef, qui m'explique que mon bébé supporte mal les contractions, que son coeur ralentit et qu'on va donc devoir le sortir au plus vite car il ne supportera pas encore 3 heures comme ça (je suis dilatée à 4 seulement). Je suis shootée par la péridurale, ma première réaction, c'est dommage et puis très vite, c'est pour bébé, c'est bien !

On me badigeonne le ventre, on vérifie mes perfs... Tout va très vite, on explique à mon mari que je pars seule au bloc et qu'il doit attendre à côté. En 5 minutes je suis au bloc, tout le monde est déjà en place, je suis stupéfaite de tant de rapidité et de réactivité! Dieu que j'ai bien fait d'aller à l'hôpital public! Une femme est assise à côté de moi derrière le rideau, elle me tient la main pendant les 10 minutes que dure l'intervention, et voici déjà mon fils qui pleure, j'ai les larmes aux yeux, ça y est, il est né! Je n'ai que le temps de le regarder 30 secondes et il part rejoindre son père et se réchauffer sur la table chauffante.

Je suis dans les vapes (double dose de péridurale!), je crois rêver, je pars en salle de réveil, je suis toujours dans les vapes, les infirmiers sont gentils, mon mari vient me voir au bout de 2 heures, le petit se réchauffe, il va bientôt me l'amener; une heure passe encore et voici mon fils, si petit, si fragile que je prends dans mes bras, premier instant de notre famille, nous sommes tellement émus tous les deux.

Une heure encore et je remonte dans ma chambre, mon bébé est là dans son petit lit, papa m'attend en souriant, ça y est, nous sommes parents! Je mets mon enfant au sein, bien installée dans lit, cela se passera à merveille (les sages-femmes m'ont bien aidée).

Grâce aux antalgiques de cheval qu'on m'administre toutes les 4 heures pendant 2 jours, je n'ai jamais souffert, jamais ressenti la moindre douleur. Mon fils est né à 10H du matin, le soir même je me suis levée pour aller dans ma salle de bain (c'était cocasse à voir !), pliée en deux, mais j'ai pu me lever. Le lendemain aussi, ça allait déjà mieux, et en 3 jours je n'étais presque plus pliée. J'ai eu une sonde pendant 48H, ce qui m'a bien facilité la vie !

Cinq jours à la maternité, de grand repos, de petits soins de la part des infirmières, de demi nuits reposantes pendant que mon fils était à la nurserie. Je suis rentrée chez moi, confiante en mes gestes de maman, avec un allaitement bien mis en route.

Six mois plus tard, je ne sens plus ma cicatrice (qui est petite et très bien), j'ai fait de la rééducation quand même. Je ne regrette pas du tout l'accouchement par voie basse, car je ne sais pas ce que c'est ! Je suis contente de ne pas avoir eu d'épisio, et préfère ma cicatrice qui ne m'a pas dérangée. Pour le prochain, nous verrons ce que l'avenir me réserve.

Enfin, je pense que je n'ai pas du tout réalisé les risques qu'avaient comportés mon accouchement jusqu'à la semaine dernière où j'ai lu les témoignages de deux mamans césarisées qui ont perdu leurs bébés par suite de manque d'oxygénation ; là j'ai repensé avec effroi à mon accouchement, et me dis que j'ai eu de la chance, que tout ce soit si bien déroulé.