Anouchka : naissance de Kassandra

Mon bébé était en siège depuis la deuxième écho et c'est à partir de là que j'ai commencé à angoisser. Ma DPA était pour le 28/05/2005 et ma gynéco m'a dit au mois de mars que ma fille avait largement le temps de se retourner et que si jamais, on tenterait une version. La visite d'avril se passe plutôt mal, ma gynéco me dit que bébé est toujours en siège et que le 10 mai on prendrait rendez-vous pour une césa pour le 15 probablement.

Là je m'effondre, d'une part parce que je me dis que la gynéco ne m'a pas proposé la fameuse version et d'autre part parce que je suis déçue, je m'étais préparée à pousser, je m'y voyais déjà, puis j'envisageais de ne pas prendre la péri si j'y arrivais... Bref mon idée d'accouchement idéal était partie... Finalement j'ai convaincu la gynéco de me prendre pour une version fin avril.

La version échoue. On a réussi à la tourner à moitié et le soir même  (malgré la journée passée allongée pour que la tête pèse du bon coté pour l'encourager à tourner) elle se remet dans sa position préférée, en siège.

La césa était donc prévue pour le 15 mai. Cette programmation je l'ai très mal vécue, pourquoi programme t'on un accouchement tel un banal rendez-vous pour se faire épiler ? C'est totalement innaturel à mes yeux et ça enlève la magie, déjà que la césa n'est pas "naturelle"...

Mon bébé est digne jusqu'au bout ! C'est encore elle qui va décider de ce qu'elle veut : le dimanche 8 mai à 6h30 ma poche des eaux se perce, et je pars en clinique. A 8h42 j'entends le plus beau son de toute ma vie : le premier cri de Kassandra.
 
Les suites de césa ont été terribles pour moi car pendant 4 heures je n'ai pas pu voir mon bébé : j'étais en salle de réveil en train de déprimer toute seule en me faisant une paranoïa sur le bib que je ne voulais pas que l'on donne à ma fille pour ne pas risquer de compromettre l'allaitement. Je pensais à mon mari tout seul, je pleuré d'avoir raté son visage lorsqu'il  a aperçu notre fille pour la première fois... Comme dans un cauchemar j'essayais de me réveiller mais je n'y arrivais pas, et mes jambes n'en faisaient qu'à leur tête, je me pinçais très fort les cuisses pour que je puisse leur montrer que je pouvais partir de la salle de réveil rejoindre ma fille et mon mari. Ce furent les 4 heures les plus longues de ma vie !  
 
Pour l'allaitement la césa n'a causé aucun problème. Je me suis levée le lendemain, j'étais un peu choquée car c'était si dur de me lever. On m'a enlevé cette horrible poche pour uriner. A partir de là j'étais très énervée et déprimée car j'avais tellement envie d'être en forme pour m'occuper de ma fille mais je n'y arrivais pas, c'était très douloureux.

La suite a la maison n'était pas meilleure, je me suis réveillée le lundi d'après dans une marre de sang, personne m'avait prévenue des risques d'un hématome de paroi, c'est anodin mais quand on n'y connaît rien on se demande si on est pas en train de se vider de son sang ! Ensuite pour couper court à l'histoire, j'ai eu des complications au niveau de la cicatrice: bourgeon, infection donc cicatrisation très lente : trois fois plus longue que prévue.

Et toujours le sentiment que la césa n'était pas nécessaire, car il y en a beaucoup qui accouchent d'un bébé en siège et que ma radio du bassin le prouvait... La sensation que la césa devient un acte "sympa" pour le gynéco, ludique ; 15 minutes, bien payé, voilà !
 
Je croyais faire partie de celles qui disent que le terme "accoucher" elles ne peuvent pas l'utiliser, mais finalement non, je dis bien j'ai accouché le 8 mai 2005, et quand je dis "elle est née" le 8 mai, c'est normal, puisque c'est sa date de naissance ! Et non pas parce que je trouve que je n'ai pas "accouché", je crois que j'ai surmonté la césa, finalement tout ce qui compte c'est que tout aille bien pour le bébé, n'est-ce pas ?

Maintenant tout va bien je suis heureuse et j'ai très envie d'être enceinte à nouveau! Qui l'eut cru !

J'attends avec impatiente "l'année" qu'il faut pour "reposer " l'utérus.