Moi j'ai eu une césarienne "programmée" si on peut dire... Car je l'ai su le mercredi pour le vendredi.
J'ai fait une cholestase à 36 SA, c'est-à-dire une défaillance hépatique qui s'est révélée par des boutons sur les membres supérieurs et inférieurs accompagnés d'importantes démangeaisons. La décision de la césarienne a été prise à cause du danger que cela faisait courir à mon bébé : grosse souffrance foetale voire même mort foetale. Mon col n'était pas prêt du tout pour accoucher : col mi-long et fermé. Donc pas de déclenchement possible ou alors dans de longues heures de souffrance pour elle et pour moi.
J'avoue que je n'étais pas préparée du tout à vivre ce "genre" d'accouchement. En effet mon bébé s'était retourné en février. Le choc de la nouvelle a été très dur à encaisser, mêlé à l'excitation de rencontrer ma fille. J'ai beaucoup pleuré la veille de la césarienne, pleuré de tristesse qu'on vienne mettre fin à ma grossesse que j'ai très bien vécue...
Je n'expliquerai pas les détails car tout s'est déroulé comme une césarienne "normale". J'ai été très bien entourée par mon conjoint, ma gynécologue, l'anesthésiste ainsi que tout le personnel médical. Mais j'ai ressenti le besoin, dès que je suis sortie de la maternité, de retourner voir la sage femme qui m'avait suivie pendant ma grossesse. Je sentais que j'avais vraiment besoin de parler de ce qui c'était passé pour pouvoir aimer encore plus mon enfant et avoir le sentiment que j'avais accouché. Car bien sûr les personnes ont beau dire "l'important c'est que ta fille aille bien..." Bah non moi je ne vais pas bien! Je n'ai pas sorti mon enfant, on me l'a enlevé de mon ventre, on m'a volé mon accouchement, le papa n'a pas pu assister à la naissance de sa fille, je n'ai pas eu le peau à peau des premiers instants... et tout ça il faut que je l'évacue, je veux me sentir heureuse d'avoir donné la vie et d'être maman. Et j'avais ce sentiment que personne ne comprenait ce que je ressentais.
Ma sage femme a été superbe elle m'a beaucoup écoutée et m'a fait une séance de relaxation/hypnose pendant laquelle j'ai pu vivre ma césarienne comme j'aurai aimé la vivre. C'était intense... Elle a prononcé les mots magiques que je ne pouvais entendre de personne : "C'était bien qu'elle arrive maintenant..." Cette phrase dite plusieurs fois pendant la séance a été un révélateur.
Aujourd'hui je peux dire que je me sens beaucoup mieux vis à vis de ma césarienne et de ma fille. Je sais que j'ai encore du chemin à parcourir mais seul le temps maintenant pourra m'aider.