Clémentine, naissance d'Alexandre

J'ai accouché d'un petit Alexandre en novembre 2015. La césarienne a été programmée car présentation en siège et BIP trop important.

Même si j'étais un peu préparée à l'idée d'une césarienne (croissance régulière de son BIP), j'ai su 2 jours avant la date que j'allais accoucher (col de l'utérus déjà dilaté, peur de se retrouver en césarienne d'urgence durant le week-end).

Je ressens le besoin d'échanger autour de cette expérience troublante qu'est la césarienne, au regard de ce que l'on nomme "accouchement". J'apprécie à travers Césarine la dimension "communautaire" de l'expérience, nombre de femmes sont passées par le même processus psycho et physique (1 maman sur 5 !).

Personnellement, l'aspect extrêmement furtif de la venue au monde, le fait de n'y avoir été pour rien en laissant cet accouchement être pris en charge par des mains extérieures, la rencontre tardive avec le bébé me bouleversent intimement. J'ai la sensation d'avoir simplement tourné une page, d'être passée à un nouveau chapitre sans fil conducteur. J'ai eu la chance de ne pas avoir eu de complication opératoire, qu'Alexandre se porte bien, mais je ressens au fond de moi un certain morcellement, une juxtaposition d'événements qui ne m'appartiennent pas vraiment. Je n'ai pu bénéficier ni de la présence du père au bloc, ni du contact proche du bébé à sa sortie du ventre (juste un abaissement du champ opératoire durant 1 seconde, mais pas de peau-à-peau).

Ayant beaucoup travaillé sur moi pour ne pas paniquer durant l'opération (ma phobie du médical m'a souvent fait défaut), j'ai dû m'abandonner à tel point à l'équipe médicale que je n'ai pas eu l'idée de, ne serait-ce que demander ce premier contact.

Mon activité onirique a été rude durant les nuits suivant ma sortie de la maternité ! Que de rêves agités d'immense impuissance, à voir mon bébé passer de main en main, trimballé dans des positions improbables, en étant toujours moi-même alitée et sans aucune prise sur les événements. Si une autre césarienne se présentait à moi à l'avenir, je saurai faire des demandes précises à l'équipe médicale, recueillir de l'information et insister sur certaines choses. J'aurais aimé que les cours de préparation à l'accouchement préparent davantage à cet accouchement (à moins que ce n'en soit pas vraiment un...), afin de ne pas être totalement désoeuvrée le jour J. Je le souhaite pour les futures mamans pour lesquelles peut être prévue une césa. Qu'elle soient à même de "diriger" un peu les opérations.