Manue : naissance de ses jumeaux

J'attendais des jumeaux et le petit garçon, mon petit ange ne pouvait pas vivre ex utero, et il fallait donc pratiquer une interruption médicale de grossesse avant la césarienne. De plus, mon petit amour était le premier à sortir et se présentait en siège : il fallait donc qu'une césarienne soit programmée.

C'est peut-être bête à dire, mais autant la césarienne ne me dérangeait pas, autant je ne voulais pas qu'elle soit programmée. Je voulais que mes bébés décident eux-mêmes du moment de leur naissance. C'est ainsi que le 10 février à 8 heures du matin, mon petit ange a percé sa poche des eaux. Nous avons prévenu la maternité de notre arrivée et sommes partis. Quand nous sommes arrivés, l'équipe était prête. Le monitoring et la perfusion ont été posés très rapidement, mais dans un climat très zen, sans aucune agitation inutile.

A aucun moment mon mari ou moi même n'avons été laissés seuls ou sans explication. Je suis partie au bloc ou on a posé la rachi anesthésie, toujours dans le calme et la gentillesse. L'IMG a été pratiquée. Pendant tout le temps où j'étais au bloc, l'anesthésiste me tenait la main pendant que l'infirmière anesthésiste me caressait la joue. Après l'IMG, elles m'ont demandé si je voulais qu'elles me "commentent" la césarienne. Je voulais, elles m'ont donc dit où le chirurgien en était, phase après phase, appelaient mes enfants par leurs prénoms.

Mon petit garçon a été sorti en premier, puis très rapidement après ma fille. Je voulais les voir tous les deux, elles m'ont donc enlevé tout ce qui pouvait me gêner et m'ont posé mes amours dans les bras. Puis vite vite, elles me les ont enlevé pour que ma fille n'attrape pas froid et puisse faire la connaissance de son père. De son côté, il attendait en dehors de la salle et une sage femme venait très régulièrement l'informer du déroulement des interventions. Il a vu sa fille 3 minutes après sa naissance, et ne l'a plus quitté jusqu'au moment ou nous nous sommes retrouvés tous les 3 en salle de réveil. Pendant ce temps, j'étais recousue, et ensuite on m'a laissée faire la connaissance de mon petit garçon tranquillement, sans me bousculer. Ma fille a été emmenée après en réa néo-nat car elle avait "bu la tasse" pendant la césarienne, mais son papa a pu aller la voir très rapidement et autant de fois qu'il a voulu.

De mon côté, à cause de la césarienne, je ne pouvais pas bouger, mais j'ai pu appeler son infirmière, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Notre séparation a été difficile à vivre, mais je savais que c'était pour le bien de ma minette, et l'équipe a été vraiment formidable. J'ai été sous morphine tout de suite après la fin de l'intervention, et ensuite, ils m'ont injecté des médicaments antidouleur pendant 48 heures. Moralité, je n'ai jamais eu mal, je me suis levée le lendemain de la césarienne, j'ai été sondée pendant 48 heures, et mon allaitement s'est très bien mis en route malgré les péripéties (je l'allaite toujours à 4 mois). Sachant que je voulais allaiter, les puéricultrices ont donné les compléments à ma puce (qui se fatiguait vite au sein) à la tasse, et jamais au biberon.

C'est la gentillesse et l'attention de toute l'équipe médicale qui a fait que la césarienne s'est aussi bien passée. J'en garde un bon souvenir, je n'ai jamais souffert physiquement, ni pendant ni juste après, ni maintenant de ma césarienne.