Stéphane : naissance de Clémence

Je suis gendarme, et qui dit gendarme dit pas toujours présent pour les grands événements familiaux (Noël, anniversaires, naissance, premiers pas, etc.). Heureusement (ou plutôt malheureusement) pour moi, la naissance de ma première fille était programmée.

C'est ainsi que le matin du 24 juillet 2002, alors que je rentrais de service de nuit, je me suis rendu à la maternité pour assister impuissant à la naissance forcée de ma fille. J'ai donc retrouvé ma femme à la clinique, qui avait préparé ses affaires comme on prépare un rendez-vous chez le dentiste ou le garagiste !

Arrivé sur place, tout était déjà prêt. Le monito, la table, la péri prête à piquer ! Et là ça a commencé à durer, durer ; les contractions ne venaient que par l'assistance des produits administrés ; la dilatation ne progressait plus. Mais comme ça faisait un moment qu'on était là (environ sept heures), il fallait faire quelque chose. Fallait quand même pas qu'on soit venus pour rien. Ils n'avaient pas que ça à faire les médecins.

Ils ont donc pris la décision de faire une césarienne à 16 heures. Remarquez, 2 petites heures pour en terminer et ils auraient leur quartier libre pour 18 heures (oups déformation professionnelle !). Ils ont emmené ma femme au bloc, et moi je suis resté comme un c.. tout seul à errer dans le couloir, en me demandant ce qu'ils allaient bien lui faire. Evidemment pas question d'assister à l'opération, ils ne me l'ont même pas proposé.

J'ai donc patienté pendant 3 / 4 d'heure, bien que ceux-ci m'aient paru une éternité. Et au bout de ce temps interminable, une sage-femme est venue me voir avec un bébé dans une couveuse en me disant que j'avais une belle fille. Une fille, c'est tout ce que je savais. D'ailleurs je le savais déjà ! Je ne savais même pas comment l'opération s'était passée, si ma femme avait pu lui faire un bisou, si le bébé était content de sortir (je pense pas vu que c'était pas le bon jour pour elle, on l'avait forcée à sortir aujourd'hui). Malgré tout j'ai quand même pu passer ma main à travers la « boîte en plastique » pour lui faire un petit câlin. Mais pas longtemps, il fallait lui faire la toilette, ça devait presser à leurs yeux ! D'ailleurs ça non plus ils ne me l'ont pas proposé. Mais quand on vient d'être papa pour la première fois, on ne réalise pas tout et on se laisse berner par tous ceux qui nous entourent.

Quelques minutes plus tard, ma femme est redescendue du bloc et nous nous sommes retrouvés, pour savourer le bonheur d'être tous ensemble, mais en ayant néanmoins un gros sentiment de s'être fait quelque peu « voler » notre enfant !