Un an après la naissance de Sarah, nous décidons d'avoir un deuxième enfant. Là encore je tombe rapidement enceinte, le premier mois mais je fais une fausse couche 15 jours après avoir appris ma grossesse.
Que va-t-il nous arriver ? Nous nous enfonçons de plus en plus dans le cauchemar. Je mettrai 6 mois à retomber enceinte, certaine que cette césarienne précédente ne me permets plus d'avoir d'enfant. Le 22 novembre, je me dispute avec le papa et réconciliation sur le canapé ;-) Rien n'était prévu, je ne pensais plus être en phase d'ovulation. Le 9 décembre, je pars en déplacement professionnel dans le Sud, je m'endors pendant les interventions, j'ai des envies de sandwichs mais j'ai la nausée dès que je mange. Oh oh...
Je rentre deux jours plus tard et le lendemain au matin, je fais un test de grossesse, Sarah sur mes genoux et le papa juste à côté. Positif, enfin !
La grossesse s'est bien passée. Thomas a la tête en bas dès la deuxième écho, petit amour. Mon obstétricienne me dit que c'est bien parti mais sait-on jamais. Arrive le 22 août, date du terme, pas de contraction. J'angoisse, si l'accouchement ne se déclenche pas d'ici quelques jours ce sera césarienne car pas de déclenchement possible sur un utérus cicatriciel. De nouveau, je m'effondre.
Le 24 au matin, j'arrive à jeûn à la maternité comme on me l'avait demandé, certaine d'être partie pour une autre césarienne. La sage-femme me fait un décollement des membranes sans rien me demander, mon dieu ce que c'est douloureux. Elle me demande pourquoi je n'ai pas signé l'autorisation pour la péridurale, je lui dit que je n'en veux pas. De l'inconscience me dit-elle. "Vous avez déjà raté votre premier accouchement, vous voulez aussi rater celui-ci ?" C'est de ma faute alors.
A 16h, les contractions commencent à être douloureuses, à 22h elles sont espacées de 5 minutes. Je ne tiens plus, nous allons à la maternité. Dilatée à 2, "cela va être long" me dit la sage-femme. Elle me fait une piqûre pour la douleur. Je pleure, j'ai mal, j'ai peur. J'ai fissuré la poche des eaux, il faut que les choses évoluent sinon césarienne. Je viens d'arriver et on parle déjà d'une césa !
Le lendemain à 9h, je suis à 3. Je vois mon obstétricienne. Je n'ai pas le droit de manger. Elle me rassure, tout ce passera bien. Elle propose de prendre une douche. Je suis sur le ballon, j'ai mal mais je maitrise. A 10h30, douche, je perds les eaux. Le liquide est teinté. Mon dieu que se passe-t-il. Je suis certaine de partir en césa directe. La sage-femme vient voir. On continue, elle vérifie la dilatation, entre 3 et 4. Je passe en salle de travail pour poser la péri. Cette fois-ci, je n'ai pas mal du tout. Je lui dit d'aller donner des cours à son collègue. Seulement, le produit ne fait pas effet. J'ai toujours aussi mal et comme je suis allongée maintenant c'est encore pire. Je suis sur le côté, je ne sais plus ouvrir les yeux, rien que de sentir un mouvement dans la pièce m'est insupportable. De temps en temps, le rythme de Thomas diminue ou accélère dangereusement. J'ai peur. A 16h30, je suis à dilatation complète. La sage-femme me met les pieds dans les étriers. J'hurle de douleur. Elle me dit "Mais vous avez mal comme ça". Non, j'avais juste envie d'exercer ma voix... Elle me dit que bébé doit descendre, elle me laisse 2h sinon césa. Mais arrêter de me parler de césa ! Du coup, je suis persuadée dès le départ que cela va mal finir. Une heure plus tard, je sens vraiment que ça pousse. La sage-femme appelle mon obstétricienne. Monsieur a décidé de présenter son oreille, il veut écouter ce qui se passe avant de sortir. Du coup, elle décide d'utiliser une ventouse. Je pousse une fois, deux fois. Oui, ça y est je pousse !
C'est inimaginable, je pensais que ça n'arriverait jamais. Je pousse une troisième fois et il sort. Un petit cordon autour du cou. Je pousse encore et l'obstétricienne me propose de le sortir. Je suis tellement heureuse. Il est gris, il a un peu souffert de l'accouchement mais 10 minutes plus tard, tout va bien, il est sur moi, c'est magique.
J'ai réussi ! Je suis une vraie maman.
Le lendemain, mon obstétricienne et la psychologue qui m'avait suivi me demandent si je ne suis pas trop traumatisée. Pas du tout ! Je suis heureuse, euphorique. J'ai souffert énormément mais j'ai enfin vécu mon accouchement voix basse, un vrai de vrai !